Identifier les problèmes de vos plantes
Vous rencontrez des problèmes avec une de vos plantes ? Ses feuilles jaunissent ? ou flétrissent ? Voici tous nos conseils pour reconnaître les différentes causes. Dans un premier temps nous allons évoquer les problèmes liés aux différents champignons connus sur les plantes.
Problèmes causées par les champignons
En introduction, rappelons que les maladies répertoriées ci-dessous sont toutes des champignons pathogènes, qui se développent soit dans le sol – il faut alors traiter le sol en arrosage – soit sur le système aérien et il faut alors pulvériser des fongicides sur la plante. Tous les fongicides que vous trouverez dans le commerce sont préventifs : il est donc impératif de traiter avant de voir les symptômes de la maladie sur vos plantes.
1. Mildiou
Ce champignon s’attaque dans votre jardin principalement aux tomates, pommes de terre et autres solanacées mais aussi à vos pensées, rosiers, etc. Les symptômes sont des tâches irrégulières sur les feuilles de couleur brun clair, bordées de pourpre. Au revers des feuilles, vous remarquerez des spores et du mycélium gris violacé. La maladie atteint également les fruits, les tiges, les fleurs et à terme, toute la plante dépérit. Le mildiou se developpe de façon optimale lorsqu’il y a une hygrométrie entre 80 et 90% pendant plusieurs heures et une température située entre 15 et 25°C. Par contre, 24 heures à plus de 27°C éliminent les spores et les empêchent de germer. Attention, les spores sont très volatiles et se disséminent facilement par contact, aération, arrosage, etc.
Pour éviter de rencontrer la maladie, il faut donc éviter au maximum l’humidité excessive au niveau de la plante, espacer les cultures, enlever les déchets contaminés qui gardent la maladie – même d’une année sur l’autre – et traiter régulièrement vos plantes avec un fongicide type bouillie bordelaise à base d’oxyde de cuivre.
2. Oïdium
Oïdium sur bégonia élatior (photo : j-m bouet)
Ce champignon s’attaque dans votre jardin principalement aux rosiers ou verveines mais aussi à vos arbustes tels que evonymus, hydrangea, etc. A la maison, il peut attaquer les bégonias, Saint-Paulias, etc. Les symptômes sont des tâches blanchâtres et poudreuses sur les feuilles. Le feutrage blanc attaque d’abord la face supérieure des feuilles mais atteint ensuite la face inférieure. La maladie atteint également les tiges et les fleurs. L’oïdium se developpe de façon optimale lorsqu’il y a une hygrométrie faible (<50%) et une température située entre 21 et 27°C. Les périodes où la température et l’hygrométrie jour/nuit varient beaucoup sont très propices au developpement du champignon. Attention, les spores sont très volatiles et se disséminent facilement par contact, aération, arrosage, etc. Pour éviter de rencontrer la maladie, il faut donc éviter au maximum l’humidité excessive qui favorise la germination, espacer les cultures, traiter régulièrement vos plantes avec un fongicide à base de soufre – type fongicide spécial rosier.
3. Pythium
Ce champignon du sol s’attaque principalement à vos semis et à vos jeunes plantes. Les symptômes sont la « fonte » de vos semis en cercles plus ou moins grands. La maladie attaque les jeunes racines et toute la plante dépérit. Le pythium se developpe par spores qui circulent dans l’eau d’arrosage. Pour éviter de rencontrer la maladie, il faut donc désinfecter vos caissettes avant le semis, éviter de détremper le terreau et surtout traiter vos semis en préventif par arrosage avec un fongicide anti-pythium.
4. Phytophthora
Ce champignon s’attaque dans votre jardin principalement aux conifères et plantes de terre de bruyère (rhododendron, azalée, bruyère,etc). Les symptômes sont le flétrissement du feuillage qui prend une teinte grisâtre, l’apparence assoiffée de la plante avec les feuilles en parapluie et enfin, le dessèchement généralisé et la mort de la plante atteinte. Le phytophthora se développe de façon optimale lorsqu’il y a une humidité importante du substrat et une température du sol supérieure à 16°C. Les successions de périodes chaudes et humides favorisent le développement de la maladie. Attention, les spores se disséminent facilement par arrosage, contact de l’homme ou blessure de la plante.
Pour éviter de rencontrer la maladie, il faut donc éviter au maximum l’humidité excessive au niveau de la plante et favoriser le drainage, espacer les cultures sensibles, enlever les déchets contaminés qui gardent la maladie – même d’une année sur l’autre – maîtriser l’arrosage (éviter succession de stress et d’excès) et traiter régulièrement en arrosage avec un fongicide anti-phytophthora.
5. Botrytis
Botrytis sur pensée (photo : j-m bouet)
Ce champignon s’attaque chez vous aussi bien aux plantes fleuries qu’aux arbres et arbustes. Les symptômes sont des tâches brun-gris et le déssèchement des feuilles, des bourgeons ou des fruits. En conditions humides, un duvet gris caractéristique se forme sur les zones attaquées.Le botrytis se developpe de façon optimale lorsqu’il y a une hygrométrie saturante et une température située entre 18 et 23°C. Une fertilisation déséquilibrée favorise la maladie. Attention, le botrytis croît même sur les déchets organiques morts (feuilles, etc). Pour éviter de rencontrer la maladie, il faut limiter au maximum l’humidité au niveau des feuilles, aérer et chauffer les abris, espacer les cultures, et traiter régulièrement vos plantes avec un fongicide anti-botrytis.
Problèmes causées par les bioagresseurs (dits ravageurs)
Ensuite, nous allons aborder les problèmes liés aux bioagresseurs. Les bioagresseurs sont des organismes vivants qui causent des dommages aux plantes cultivées ou aux récoltes. (Définition issue du Ministère de la Culture)
1. Pucerons
Photo r. Coutin – OPIE / INRA – Pucerons adultes et exsuvies sur feuille de pois
Ces insectes s’attaquent chez vous à toutes les plantes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les pucerons ont une taille de 1 à 2mm à l’age adulte, un corps globuleux et généralement deux cornicules faisant le tiers de sa longueur. Ils peuvent être ailés ou non, de couleur verte, jaune, noire ou brune. La caractéristique des femelles est la parthénogénèse, c’est-à-dire de pouvoir donner naissance à des pucerons femelles sans fécondation, d’où des infestations très rapides. La présence d’exsuvies trahit souvent une colonie de pucerons. Il s’agit des mues, sorte de carapaces desséchées que les pucerons abandonnent lorsqu’ils grossissent et que vous pouvez trouver sur vos plantes.
Un autre moyen de voir la présence de puceron sur vos plantes à l’extérieur est de surveiller la présence de fourmis car celles-ci « élèvent » les pucerons pour les « traire » et récolter du miellat dont elles nourrissent la colonie. Les pucerons apparaissent lorsque le temps est doux et peu humide, de préférence sur des plantes sensibles (rosiers, etc). Les dégats sont des déformations de feuilles ou de boutons dues aux piqûres des pucerons, l’avortement des boutons. Pour lutter contre ces ravageurs, il faut surveiller les infestations et procéder précocement à des traitements chimiques ou utiliser des auxiliaires biologiques.
2. Thrips
Photo : r. Coutin – OPIE/INRA – Frankliniella occidentalis
Ces insectes s’attaquent chez vous à toutes les plantes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les thrips ont une taille de 1 à 2mm à l’age adulte, un corps très allongé de couleur brune et sont pourvus d’ailes étroites portant une rayure. Ils se déplacent en volant, marchant ou sautant. Il suffit de 15 jours à 20°C pour obtenir une nouvelle génération. Les thrips apparaissent lorsque la température est élevée. Les dégats sont des crispations et des déformations de feuilles ou de boutons dues aux piqûres de thrips, l’avortement des boutons et l’apparition possible de virus. Pour lutter contre ces ravageurs, il faut surveiller les infestations et procéder précocement à des traitements chimiques ou utiliser des auxiliaires biologiques. On peut également capturer une partie de la population à l’aide de pièges bleus englués.
3. Acariens
Photo INRA – acariens adultes
Ces ravageurs, appartenant en fait à plusieurs familles proches, s’attaquent chez vous à toutes les plantes, à l’intérieur comme à l’extérieur, avec des préférences pour les rosiers, les lauriers-rose, les kentias, etc. Les acariens ont une taille de 0,2 à 1mm à l’age adulte. Ils se déplacent en marchant. Les acariens apparaissent lorsque la température est élevée (+25°C) et le climat sec (hygrométrie <60%). Les dégats sont des piqûres nutritionnelles qui provoquent le dessèchement des boutons, la déformation et la chute des feuilles et au final, la mort de la plante. Lors d’infestation importante, on remarque la présence de toiles autour des zones attaquées. Pour lutter contre ces ravageurs, il faut surveiller les infestations et procéder précocement à des traitements chimiques à base d’acaricide. On peut également couper les branches infestées.
4. Limaces
Ces mollusques glissants, qui appartiennent à la classe des gastéropodes. Ils s’attaquent à vos jardins et balcons, se délectant particulièrement des feuilles tendres de laitue, de chou, et des jeunes plants de fleurs. Les limaces, qui peuvent mesurer jusqu’à 10 cm de long, se déplacent lentement. Elles se manifestent souvent après des pluies, lorsque le sol est humide, et sont particulièrement actives durant la nuit. Leurs ravages se traduisent par des trous irréguliers dans les feuilles, ce qui peut affaiblir les plantes et réduire leur croissance. En cas d’infestation significative, il est fréquent de retrouver des traces de mucus et des débris de végétaux. Pour lutter contre ces nuisibles, il est conseillé d’installer des barrières de coquilles broyées, de recourir à des appâtsspécifiques ou d’effectuer une collecte manuelle en soirée.
5. Escargots
Les escargots, dont la taille varie de 2 à 12 cm, sont particulièrement actifs durant la nuit et par temps humide. Ils se déplacent lentement, laissant derrière eux une traînée de mucus, ce qui peut rendre leur présence plus évidente. Leurs repas entraînent des perforations dans les feuilles et un affaiblissement général des plantes, pouvant mener à une récolte réduite. En cas d’infestation, vous pouvez apercevoir des escargots regroupés sur des plantes en fin de soirée. Pour les combattre, il est efficace d’installer des barrières comme des coquilles broyées ou de recourir à des pièges à bière, tout en pratiquant une récolte manuelle régulière.
6. Aleurodes
Photo j-p Onillon – doc. INRA – Trialeurodes vaporariorum (oeufs, larves, adultes)
Ces insectes s’attaquent chez vous à toutes les plantes, à l’intérieur comme à l’extérieur (les fuchsias, les lantanas, les hibiscus, poinsettias, etc). Les aleurodes ont une taille allant jusqu’à 5mm à l’age adulte, un corps très allongé de couleur blanche, de forme triangulaire et sont pourvus d’ailes étroites. Ils se déplacent en volant. Il suffit de 3 à 4 semaines à 20°C pour obtenir une nouvelle génération. Les aleurodes apparaissent lorsque la température est élevée. Sur la face inférieure des feuilles, on peut voir des oeufs et des nymphes, ce qui demande une certaine habitude. Les adultes sont également visibles à la face inférieure des feuilles, où ils se cachent au repos. Les dégats sont des piqûres nutritionnelles des feuilles ou des boutons, qui peuvent à terme entraver le développement de la partie piquée et l’apparition possible de virus et de fumagine. Pour lutter contre ces ravageurs, il faut surveiller les infestations et procéder précocement à des traitements chimiques ou utiliser des auxiliaires biologiques. On peut également capturer une partie de la population à l’aide de pièges jaunes englués.
7. Cochenilles
Photo : c. Benassy – INRA – Cochenilles sur palmier
Ces insectes, appartenant en fait à plusieurs familles proches, s’attaquent chez vous aux plantes vertes ou aux arbustes. Les cochenilles femelles ont une taille de quelques millimètres à l’age adulte, un aspect de bouclier plus ou moins aplati. Elles paraissent immobiles et souvent placées au niveau des noeuds (attache des feuilles, séparation des branches), mais elles peuvent se déplacer facilement. Les cochenilles apparaissent lorsque la température est élevée et l’air sec. Lors d’infestation, leur nombre peut faire penser à un encroûtement. Les dégats liées aux piqûres nutritionnelles sont la chute des feuilles, l’affaiblissement plus ou moins prononcé des plantes. Pour lutter contre ces ravageurs, vous pouvez soit éventuellement couper la branche attaquée, ou traiter avec des produits à base d’huile de pétrole (huile blanche). Vous pouvez aussi utilisez une bombe de lustrant à plante verte, l’huile asphyxiant la cochenille.
Problèmes physiologiques
Les problèmes physiologiques des plantes désignent des troubles liés à leur croissance et santé, souvent causés par un manque de nutriments, un arrosage inapproprié, des conditions environnementales défavorables ou des maladies.
1. Oedème
Oedème sur feuille de pelargonium peltatum
Les oedèmes sont des problèmes physiologiques qui touchent principalement les géraniums lierres. Les symptômes sont des tâches liégeuses qui apparaissent à la face inférieure des feuilles. L’oedème apparait lors d’excès d’arrosage, surtout après une période de stress hydrique. Pour l’éviter, il suffit de maîtriser l’arrosage et d’équilibrer la fertilisation.
2. Chlorose
Feuille chlorosée (chlorose) dû au manque de fer.
Ce trouble touche potentiellement toutes les plantes, même si certaines sont particulièrement sensibles comme les primevères. Les symptômes sont l’éclaircissement du limbe de la feuille alors que les nervures restent foncées. Ceci est causé par une mauvaise assimilation du fer et donc une carence. Pour l’éviter, il faut fertiliser régulièrement les plantes avec un engrais équilibré contenant du fer et dès que cela apparaît, faire un apport de fer chélaté en arrosage.
3. Manque / excès d’eau
Le manque d’eau et l’excès d’eau sont deux problèmes courants qui peuvent sérieusement affecter la santé des plantes. En cas de sécheresse, les plantes montrent des signes de stress, tels que le flétrissement des feuilles, le brunissement des bords et une croissance ralentie. Les racines peuvent se dessécher et mourir si l’arrosage n’est pas régulier, ce qui compromet la capacité de la plante à absorber les nutriments. D’un autre côté, l’excès d’eau entraîne des problèmes de pourriture des racines, souvent causé par un sol mal drainé. Les feuilles deviennent jaunes et tombent, et des maladies fongiques peuvent apparaître, favorisées par un environnement trop humide. Pour maintenir un équilibre, il est essentiel d’adapter l’arrosage en fonction des besoins spécifiques de chaque plante, en surveillant l’humidité du sol et en assurant un bon drainage.
4. Manque / excès de lumière
Le manque de lumière et l’excès de lumière sont deux problèmes ayant un fort impact sur la santé des plantes. En cas de manque de lumière, les plantes peuvent afficher un étiolement, avec des tiges longues et minces, ainsi que des feuilles plus petites et plus pâles. Ce phénomène limite leur capacité de photosynthèse, entraînant une croissance ralentie et, dans certains cas, une vulnérabilité accrue aux maladies. En revanche, un excès de lumière peut provoquer des brûlures sur les feuilles, caractérisées par des taches brunes ou des bords scorifiés. Les plantes peuvent également développer une couleur jaunâtre, signe de stress lumineux. Pour maintenir un bon équilibre, et régler ces deux problèmes, il est essentiel de choisir des emplacements adaptés à chaque espèce et de réguler l’exposition à la lumière.